Crise agricole E. Macron propose au monde agricole une concertation et un « Rungis 2 »
Pour clôturer la phase de travail entamée après les mobilisations agricoles, le président de la République a reçu ce jeudi les syndicats agricoles et les représentants de la profession pour préciser les mesures et surtout le cap qu’il entend donner à l’agriculture. Une vision qu’il s’est dit prêt à présenter à l’occasion d’une nouvelle prise de parole après l’été.
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Exprimée dès l’automne, la colère agricole avait pris de l’ampleur au début de l’année, poussant le gouvernement à prendre plus de 70 engagements en faveur de l’agriculture, pour un budget estimé entre 500 et 600 millions d’euros. Après l’annonce de mesures complémentaires le 27 avril par Matignon, le chef de l’Etat a réuni l’ensemble des syndicats le 2 mai avec l’objectif de mettre fin à une longue séquence de mobilisations.
Le temps de la concrétisation
« On considère que le temps du travail s’est achevé avec cette réunion », ont expliqué les présidents de la FNSEA et de Jeunes agriculteurs à l’issue de la rencontre, « mais le sentiment que nous avons porté est que le rythme et le caractère concret des choses questionnent, nous avons beaucoup de nos collègues qui doutent », ont ajouté Arnaud Gaillot et Arnaud Rousseau. Pour les deux syndicats, l’heure est donc à la concrétisation de ces mesures, dont certaines étaient attendues de longue date.
Actualité #FNSEA / @JeunesAgri | Suite à la rencontre entre le Président de la République et les syndicats agricoles, la FNSEA organisait une conférence de presse.
— La FNSEA (@FNSEA) May 2, 2024
🎙️ Pour @rousseautrocy "Nous avons – pour ce qui nous concerne - achevé le temps des négociations. Le monde…
Emmanuel Macron, qui a pris la parole en fin de réunion, « ne croit pas à la fin des mouvements car leurs causes sont protéiformes, mais il veut construire un projet d’avenir et il n’a pas l’intention de courir derrière la colère », a indiqué le président de la FNSEA.
Véronique Le Floc’h, présidente de la Coordination rurale, considère quant à elle que le chef de l’Etat reste enfermé « dans une logique de libre-échange », et estime qu’il faut avant tout « résoudre les problèmes de court-terme ». Pour Amélie Rebière, vice-présidente du syndicat, la mobilisation devrait continuer et « aller crescendo ».
📺📺 "Rien de concret...Le mouvement qui n'a jamais cessé à la Coordination Rurale, va aller crescendo. C'est une question de survie" - @AmelieRebiere dans le 12/13 sur France 3 Limousin
— Coordination Rurale (@coordinationrur) May 2, 2024
On ne lâche rien et la Coordination Rurale 🟡⚫️ est déterminée plus que jamais à continuer… pic.twitter.com/6ztq4Lk9cX
De son côté, la porte-parole de la Confédération paysanne, Laurence Marandola, a relevé « un engagement » de « revenir vers nous » pour élaborer des solutions. « Le président a parfaitement compris que cette réunion n'est pas de nature à clore complètement le sujet agricole », a-t-elle indiqué à l’AFP.
Un nouveau cap pour l’agriculture française
La réunion a permis au président de la République de rappeler sa vision autour de quatre axes stratégiques : produire pour nourrir, adapter toutes les pratiques au changement climatique, protéger et accompagner l’agriculture notamment face à la concurrence déloyale, et le renouvellement des générations en agriculture.
Mais il a également proposé une concertation en amont d’une nouvelle prise de parole sous forme de « Rungis 2 », en référence au discours de Rungis qui, en 2017, avait lancé les Etats généraux de l’agriculture, un travail qui s’était conclu par la première loi Egalim. Si le chef de l’Etat a proposé d’attendre la fin des élections aux chambres d’Agriculture pour lancer ce travail, la FNSEA et JA considèrent « qu’il n’est pas question d’attendre, ce qui nous tient à cœur c’est que ce que nous avons négocié entre en application ».
Le président des chambres d'Agriculture, Sébastien Windsor, attend lui aussi une présentation de ce cap « d'ici la fin de l'année », pour « mettre en avant l’excellence de l’agriculture française tout comme le besoin de produire plus tant pour l’alimentation que pour décarboner ».
Emmanuel Macron pourrait prononcer ce nouveau discours agricole dès la rentrée, après un temps de travail et d’échange pendant l’été.
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